Le blog de Ange_et_demon-Comte-Vlad

1072.jpg Livre : © Carl Stephenson Verlag ; 2004


 

«Spanking ; 59x übers Knie gelegt » (fessée; 59 fois mise sur les genoux) est un livre de poche allemand qui raconte 59 histoires de fessée. Comme il me semble, il s’agit d’une compilation d’auteurs anonymes.


L’emploi du mot anglais « spanking » saute aux yeux. Comme si la langue allemande ignorait des expressions pour la fessée. Seulement le sens pratique allemand emporte sur les jolis mots. « Spanking » est employé pour désigner clairement un contexte de fessée entre adultes consentants. Et au diable une bonne partie de la poésie qui entoure cette pratique par un tel barbarisme linguistique. Dommage.


Pour moi la fessée c’est « l’autre forme » de grande intimité physique entre un homme et une femme. Personnellement je verrais la distinction de la manière suivante :

 

La coquinerie traditionnelle cherche un apaisement direct des sens, la fessée cherche un apaisement émotionnel qui peut préparer le terrain pour un apaisement des sens. Sans que cela soit une obligation ou le but recherché primairement.


 

Et, pour éviter toute platitude du style typiquement masculin ou féminin, je dirais : autant pour certains hommes que pour certaines femmes ! Loin de moi de juger un monsieur selon les états de son compagnon sous le caleçon. Certes, cela peut rentrer en compte, mais n’enlève pas forcement en bloc à la gente masculine une sensibilité qui va plus loin que la simple satisfaction pulsionnelle. Heureusement la complexité et richesse des émotions n’est pas un monopole détenu par les dames. Et dans ce sens il est tout-à-fait possible de partager les troubles spécifiques qui entourent la fessée avec un monsieur en restant dans un registre de pure fessée. A conditions de tomber sur le bon bien sûr.


Pour ma part je considère la fessée (punitive) d’un côté comme une aventure humaine au quotidien, comme une sorte de piment pour la vie du couple… De l’autre côté je suis convaincue du bienfait que la discipline stricte m’apporte et non pas de la discipline en soi. Et pour rien au monde je voudrais me passer de mes petites séances purement éducatives qui me pendent au nez quand mon comportement laisse à désirer.

 

Sur ce point le temps c’est arrêté chez nous. Malgré mon âge Monsieur me corrige à chaque fois qu’il le juge nécessaire. Ce qui n’arrive pas trop souvent et jamais de manière injustifiée. Et en cas de doute, Monsieur s’abstient. Il part du principe de me châtier plutôt une fois de moins qu’une fois de trop. Ce qui lui vaut une confiance en béton de ma part à son égard.


Puis il ne mélange pas les registres. Pas de risque avec lui que la fessée punitive soit prétexte pour un pelotage quelconque.


Je ne saurais dire si la fessée conjugale me rend « meilleure ». Même si je reçois pas mal de compliments pour ma « bonne éducation ».


A vrai dire ce genre de considération m’importe peu. Ce qui ne veut pas dire que les compliments me laissent indifférente. Au contraire !


Je vois avant tout mon épanouissement sur un point de vue humain et qui se manifeste par une quasi éternelle bonne humeur que j’arrive facilement à communiquer à mon entourage. C’est peut-être justement cet aspect-là qui intrigue les plus mes copines qui sont dans la confidence. Tandis qu’une discussion autour de la fessée purement coquine se prête plutôt à un amusement ponctuel pour être oubliée aussitôt selon mes expériences.

 

Ceci dit, loin de moi de faire un prosélytisme de la fessée. Ce qui marche avec une personne, n’est pas forcement adapté à une autre. Je ne surestime pas la fessée et je ne la sous-estime pas. Elle tient une place dans ma vie comme tant d’autres petits trucs qui me sont chers. Autant comme un mode de vie autant comme sujet d’écriture.


Ce petit dessin qui me semble une œuvre de Chéri Hérouard, contient pas mal d’éléments qui me plaisent. Surtout la position de la dame sur les genoux du monsieur. Sans aucun doute ma position favorite qui perd pas mal de sa magie à mes yeux dans bien d’écrits sur la fessée à cause d’une appellation trop technique : Otk !


Je serais tentée de dire : Et le romantisme, bordel !


A chaque fois cela m’évoque infaiblement un technocrate de la fessée que j’imagine aussitôt en métronome humain qui s’acquitte d’une tache par une mécanicité barbante.

 

Et tout cela à cause de trois malheureuses lettres qui au lieu de créer une complicité me provoquent un effet contraire. Même si le monsieur se rattrape par la suite par des belles phrases, le mal est déjà fait. Et je pense à ne pas être la seule femme un peu susceptible dans ce sens-là.


C’est comme pendant un première rencontre –je parle des rencontres créés par la vie et non dans un but spécial fessée – un mot mal choisie peut tout gâcher…


Au lieu de me parler « OTK », je préfère nettement un monsieur qui me parle de son monde intérieur. Qui n’a pas peur de m’avouer que la fessée lui vient facilement à l’esprit quand il se sent agacé par mon comportement. Qu’il n’oublie pas non plus de s’attarder sur le plaisir que le fait de me fesser lui procure. Ses méandres érotiques autour de la fessée et j’en passe.


Surtout qu’il ne me parle pas de détails techniques. Je ne suis pas complètement idiote et je saurais juger son talent par la suite toute seule.


Et par talent j’entends la gamme d’émotions qu’il arrive à me faire traverser et non pas d’éventuelles ressentis érotiques.

 

Quand je vois des mises en scène de fessée sur le net, bien souvent je n’y vois seulement qu’une représentation d’un acte sans âme. Et il en est de même pour la plupart de récits. Notamment de la part des messieurs. Sans en faire une généralité, car il y a d’excellentes exceptions.


Ce qui me conforte dans l’idée que la fessée pour certains messieurs aussi, rentre plus dans la catégorie d’émotions et troubles que dans un acte purement charnel. Et si leur corps leur joue un petit tour, ce qui se sent parfaitement lors d’une fessée sur les genoux, je trouve cela plutôt une réaction normale, touchante et agréable.


Rassurante aussi de ne pas me trouver dans les mains d’un « éducateur » pur et dur, blasé et gavé de fessiers féminins, mais d’un être humain avec ses forces et faiblesses…


Au contraire de bien d’écrits à ce sujet, j’aime beaucoup quand le monsieur implique plus ses émotions qui ont amenées à la fessée et moins sa libido. Que son agacement ou sa déception à cause de mon comportement s’exprime librement dans une claquante danse. Qu’il ne respecte justement pas les règles d’un bon échauffement de mon fessier. Après tout je ne suis pas une voiture, mais un être humain. Qu’il ne se souci surtout pas de mon plaisir, mais de mon déplaisir. Qu’il se défoule sans tomber dans un exercice d’endurance. Qu’il me corrige pour de bon, pour que je retienne ma leçon…sans que cela tourne à un interminable règlement de compte. Bref et efficace, voila ce qui me semble le mieux pour la fessée punitive…

 

Selon moi dans des telles conditions la fessée devient une grande aventure humaine au quotidien qui soude le couple. Proche de sa vocation primaire punir en vu d’un mieux…

Mer 13 avr 2011 Aucun commentaire