univers

Les deux images proviennent d’un petit livre des années 30. Il n’y a pas de fessée dedans. Je connais la série complète. Mais j’adore cette coquinerie ludique. Univers loin de la fessée punitive et de la discipline domestique pour moi. De toute façon dans ce genre de contexte, j’aurais du mal à attribuer un sérieux à la situation.

Mise en scène qui attribue à une femme adulte par ses habits un statut d’adolescente et qui attend d’elle par-dessus du marché un comportement de petite gamine. C’est plutôt un fantasme masculin. Un vrai du vrai. Parce que le propre de tout fantasme c’est une certaine déconnection de la réalité. Cela passe à la merveille dans une rêverie, mais de là de passer à la réalisation ne me parait pas évident…pour la dame.

Hein oui, rare sont les dames qui associent la fessée à un comportement enfantin. Que cela soit dit.

Et que cela soit dit aussi, il me semble une légende urbaine qu’il faut se comporter en petite peste pour donner envie au monsieur de « jouer » à la fessée. L’effet peut être bien au contraire un agacement pur est simple du monsieur. Et je lui donne raison.

En voyant ces deux photos j’ai plutôt l’impression d’une dame plus qu’adulte. Car elle tient compte du plaisir de certains hommes.

C’est pour moi plus un registre de séduction/provocation féminine pour mettre le monsieur à l’aise en attendant par la suite qu’il se comporte « en vrai homme » sans se contenter d’appliquer seulement une fessée. Hélas il existe des messieurs qui considèrent facilement une dame comme une gamine adulte parce qu’elle rentre dans leur jeu. Les relations humaines sont bien complexes parfois…

Oui, mais pas n’importe laquelle. Il faut que ce soit celle de mon homme !

J’ai reçu cette magnifique photo par un de mes lecteurs. Je ne sais pas de quelle série vintage il s’agit. La photo surprend par un angle de vu inhabituel, se limitant à l’essentiel. L’empreinte de la main pile poil au bon endroit, sans déborder sur les zones à risques. Comme la dénomination « fessée » indique, cela ne devrait pas se passer n’importe où. Du moins selon ma conception de cette pratique.

C’est la poésie de la claque, appliquée avec saveur. Une qui résonne autant dans la pièce que sur la peau. Pas d’échauffement préalable, je pense. Le monsieur ne va de main morte. Il marque son terrain. Ce qui va bien avec la discipline domestique qui est à mes yeux un fantasme plutôt exclusif.

Sous une jupe, une robe, même sous un pantalon cette petite marque d’affection se porte en toute discrétion. Et je n’aurais pas envie de partager cet aperçu avec autrui. Au mieux de la monter à une très bonne amie qui me fait une remarque que je bouge trop sur ma chaise.

Dans une telle empreinte je ne vois pas un signe d’appartenance. Plutôt un souvenir de la chaleur humaine partagée et qui perdure. Tellement plus intime et personnalisé que les stries d’un instrument. Différence de registres. La jolie main pour les toutes petites bêtises et pour le reste :

Elle est intéressante cette séquence de dessins. Je pense qu’elle contient pas mal d’éléments d’authentiques de fantasmes de jeune fille concernant la fessée. Je ne me base pas seulement sur mes propres souvenirs, mais aussi sur mes discussions avec d’autres femmes, ainsi que certain matériel que l’on retrouve dans la psychanalyse.

On peut évidement réduire la peur du « bâton », à la peur devant le premier rapport sexuel. Et le frisson pour le « bâton » au ressentir physique qui envahit le bassin, dû à la situation de se montrer nue ou partiellement dénudée devant un homme. Pour une solution de moindre mal que l’on connait peut-être déjà par un vécu de l’enfance et qui rassure par ce fait sur le « niveau de la douleur » : La fessée quoi !

Fantasmes assez basiques qui changent de la fille effrayée par le serpent, des fantasmes de boucher, des scènes carcérales, de l’inquisition et j’en passe. Parfois les explications sont assez simples. Même si elles ne reflètent qu’une infime partie de la complexité humaine.

Dans le temps et c’est selon moi l’erreur historique de la psychanalyse, on y cherchait soit une maladie quand la personne souffrait de ses fantasmes, soit une déviance de la norme quand la personne vivait en bonne harmonie avec son souterrain fantasmatique.

l a fallut l’expérience de l’existentialiste pour que les choses commencent à bouger. La normalité (notion purement statistique à mes yeux) s’effrite sous l’influence de la pensée de Sartre :

Loin de naître d’emblée à la conscience authentique de sa condition, l’homme commence par s’égarer dans le dédale de son propre destin. Perdu dans ses besognes il reçoit sa règle de vie d’une discipline faite de conformisme anonyme : la dictature du On., il tombe à l’inauthentique par la perte de soi-même dans le On.

On peut transposer cette réflexion au conformisme sexuel. Mais les choses sont plus compliquées. Il n’y a pas un réel choix de notre mode excitation/satisfaction. C’est un truc aléatoire qu’on ne le veuille ou pas et il faut s’y faire.

Ce n’est donc pas leur monde fantasmatique à mes yeux qui crée la souffrance chez certaines personnes, mais l’acceptation que l’on soit une individualité aussi au niveau de son mode excitation/ satisfaction.

Le sentiment de se trouver à l’écart d’un groupe peut être mal vécu. Donner une impression de solitude fantasmatique qui ne semble pas concerner ceux qui fonctionnent selon un certain stéréotype. Il n’y a pas de solution par la réflexion. Le souterrain fantasmatique s’exprime par une excitation, ou plutôt par un mode excitation/satisfaction qui semble rendre la recherche d’un partenaire plus complexe. Subjectivement, je précise.

Bon, je reviens à mes dessins. Le but de mon blog c’est de montrer la vaste panoplie de fantasmes et pratiques autour de la fessée. Quand deux personnes y trouvent leur compte sans nuire à autrui, la fessée peut se vivre de mille et une façons merveilleuses. Je ne la vois pas comme déviance humaine, mais comme expressions de la diversité et richesse humaine sur un niveau fantasmatique…